L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille. • Lucas

Tu bondis de ton siège alors que la représentation se finit, faisant partie des premières personnes à applaudir les danseurs. Ravie tu l'es, les yeux pétillants de joie et d'émerveillement. Fière, tu l'es encore plus, tu en débordes. Tu n'hésites pas à faire part à tes voisins que l'un des jeunes gens sur scène est l'un de tes cousins. Ce comportement est habituel chez toi. Il a été ton centre d'attention, éclipsant toutes les autres prestations. Encore une fois, tu es contente d'avoir pu venir, surtout que tu pensais ne pas pouvoir te libérer. Toi et ton addiction au travail. Au moins, c'est un peu plus sain que celle aux antidouleurs. De toute façon, généralement, quand tu te lances dans quelque chose, tu as tendance à t'y investir plus que de raison. La preuve avec ton boulot et le sport. Deux parfaits exemples. Les rideaux se referment et la salle s'éclaire. Tu papillonnes des paupières un bref instant, te réadaptant à la nouvelle luminosité. Puis, tu enfiles ton manteau tout en suivant le mouvement allant vers l'extérieur. Tu poses ton écharpe sur ton cou, ne l'enroulant pas tout de suite, car tu comptes tout d'abord aller aux toilettes avant de sortir. Tu n'es pas pressée, même si déjà un peu excitée à l'idée de voir Lucas. Le rendez-vous a été organisé la semaine précédente et a occupé une bonne partie de ton esprit jusqu'à ce jour. Ayant hâte de le revoir. Pas que vous soyez distants, contrairement avec d'autres membres de ta famille, mais à chaque fois – et cela vaut pour tout le monde – tu es impatiente à l'idée de partager un moment avec l'un de tes proches.

Lorsque tu sors enfin, un sourire fleurit sur tes lèvres pendant que tu bascules ta tête légèrement en arrière, fermant les yeux, appréciant l'instant présent mais surtout, les flocons qui tombent du ciel. Quand tu es arrivée, le ciel était chargé, mais l'air était sec bien que froid. Les prévisions météo en avaient parlé, ça ne t'étonne donc pas. C'est quelque chose qui te fait aimer l'hiver. Elle n'est pourtant pas ta saison préférée, elle cause bien trop de décès, trop de blessures, trop de souffrance. Et bien sûr, il fait froid. Si l'on devait en parler, tu en choisirais deux. L'automne, les couleurs des feuilles, la pluie. Le printemps, les arbres qui fleurissent, la nature qui se réveille. En ce qui concerne l'été, il est synonyme pour toi d'efforts en plus, tout comme son opposé. Mais dans ce cas précis, il a tendance à t'éloigner de ta famille, ayant été déployée à plusieurs reprises sur les incendies si connus dans la région. À force de respirer de la fumée, tu finiras par tomber malade. Voici le lot de nombre de pompiers ... Tu espères bien sûr que ce ne sera pas ton cas. Tout le monde a cet espoir, mais combien réussiront à passer entre les mailles du filet ?

La neige ne tient pas, mais ça ne te pose pas de problème, il faudra juste faire un peu attention en marchant. Histoire de ne pas se retrouver aux urgences. Emmitouflée, en bas des marches, tu attends Lucas. Sorcier, il a découvert sa véritable nature il y a quelques années. Ça t'a un peu surpris, mais pas vraiment étonné. Peu de choses te surprennent à ce stade de ta vie. Tu en as trop vu, bien plus que le commun des mortels. Enfant, quand il était arrivé dans la famille, tu avais posé des questions. Déjà très curieuse à ton âge. Tu avais trouvé ça étonnant, bizarre, qu'il ne manifeste rien de magique. On t'avait alors expliqué que ceux sur qui ont veillé ne l'étaient pas tous. Apprendre après coup, que sa mère était une sorcière t'as paru évident. Ainsi, ses pouvoirs avaient été bridé, tout comme ta mère et tes tantes, pour le protéger. Vivre sans, tu aurais l'impression d'être nue. Fragile. Mais pas sans moyens de protection. Par le passé, tu as su prouver que tu pouvais te défendre sans avoir recours à de la magie offensive. Quand ta capacité de destruction moléculaire a été occulté, le temps que l'on résolve le problème qu'était sa soudaine augmentation de puissance, tu as manipulé ta batte de baseball suffisamment bien pour mettre à terre un démon. Bon ok, à cette époque tu allais mal, très mal, tu venais de perdre ce qu'on peut apparenter comme l'amour de ta vie. Tu avais donc beaucoup de colère en toi, à évacuer. L'être maléfique t'a servi de punching ball, de défouloir.

Tu es à présent presque seule, quelques individus sont dispersés, mais semblent eux aussi attendre des artistes. C'est ce que le jeune homme est pour toi. Tu ne t'y connais pas en danse, de base, ça ne fait pas partie de tes centres d'intérêt. Mais comme à chaque fois qu'il est question d'une passion pour l'un de tes proches, tu t'y intéresses. Cherchant à comprendre ce qu'il en est. Pourtant, tu n'as pas le niveau de connaissance de Lucas. Clairement pas et on aura beau t'expliquer, tu ne le seras jamais autant que lui. Lui, il fait des études, c'est sa vie, son avenir. Pour toi, il est comme un érudit et toi, une inculte. « Wouuuuh ! » tu t'écris, applaudissant un peu avant de lever les bras. Toi, bourrée ? Défoncée ? Non, c'est ton état naturel. Toujours à fond et sans gêne face aux regards des autres. Si tu étais une supporter à un match, tu serais celle qui fait le plus de bruit. « Et il sort enfin ! Lucas Mitchell ! Le meilleur ! Bientôt sur les plus grandes scènes du monde ! Wouuuuuh ! » alors qu'il n'est plus qu'à plusieurs marches de toi, tu lances « Eh ! Tu m'inviteras toujours quand tu seras le danseur le plus célèbre ? Ou tu penses que t'auras pris la grosse tête ? » tu te calmes, comme un soufflet qui retombe et l'enlaces tendrement, avant même qu'il n'ait eu le temps de te saluer « Bonsoir ... comment vas-tu ? » ta voix est douce, on peut y sentir tout l'amour que tu lui portes.

C'est mon premier grand rôle, d'autant plus à l'Opéra de San Francisco dans un ballet mondialement connu. Je joue le Cygne Noir dans le Lac des Cygnes de Tchaïkovski. Cela fait une semaine qu'on a commencer les représentations et pour le moment tout se passe au mieux. Toute la troupe et l'équipe de l'Opéra sont ravi de mes prestations, ce qui pourrait m'ouvrir bien des portes à la fin de cette année quand j'aurai fini mes études. Je suis ravi! D'autant plus que j'arrive à trouver un semblant d'équilibre en ma vie de danseur et ma vie de sorcier. Une fois de plus la soirée fut un triomphe et ma performance se passa sans le moindre soucis. J'étais sur mon petit nuage à la fin du Ballet.

Après un tour dans les loges pour me changer, dans une ambiance de fête et d'euphorie comme après chaque représentation, j'en sortie pour aller saluer le public. Ce n'était pas ce que je préférais, loin de là, mais quand on avait l'un des rôles principaux, c'était la moindre des choses. Puis c'était aussi comme cela qu'on se constituait un réseau. Donc muni d'une coupe de champagne à la main et de mon plus beau sourire, je saluais et remercier des gens que je ne connaissais même pas ou peu. Mon esprit était occupé à tout autre chose, je savais que ma cousine @Victoria Wyatt était venue ce soir pour me voir et la connaissant elle était dehors à m'attendre pour me féliciter à son tour.

Quand j'estimais que j'avais suffisamment donner de mon temps et que j'avais vu les personnes les plus "importantes" vis à vis de ma vie professionnelle, je m'éclipsais discrètement. En utilisant mes jambes bien entendu, je n'avais malheureusement pas le don de téléportation de certains membre de ma famille. J'attrapais mon manteau et mon écharpe que j'enfilais en descendant les marches extérieurs du bâtiment. En un coup d'oeil je pus repérer ma charmante cousine déjà toute voix en me voyant. Je rigole en l'entendant, toujours pleine d'énergie, ça me fait chaud au coeur, j'exécute même une petite danse de la victoire pour avoir réussi ma performance,

"Yeah! Bien sur que j'aurai la grosse tête ! C'est bien pour ça que tu continueras à venir, j'aurai toujours besoin de quelqu'un pour m'aduler et gonfler mon égo surdimensionner!"

Lui répondis-je en rigolant avant de me laissé tomber dans ses bras. Je l'enlace tendrement. J'ai beau avoir été adopté, je considère mes soeurs ainsi que mes cousines et cousins comme ma seule et unique famille. Peu importe notre sang, ils sont tout pour moi.

"Je vais bien merci, je suis sur un petit nuage... Tout le monde semble ravi de ma prestation de ce soir, moi aussi! Et toi comment vas-tu?"

Je ne lui renvoyais pas simplement la question par politesse. Cette question était toujours très sérieuse chez moi et cela se sentait dans le ton de ma voie et mon regard. J'admirai beaucoup Victoria, son tempérament, ce qu'elle avait sacrifié pour nous,... Elle était l'un de mes modèles, l'un de mes piliers et aujourd'hui, je voulais pouvoir lui rendre la pareil, qu'elle puisse aussi se reposer sur moi au besoin. Après tout, je n'étais plus le petit humain de la famille, même si je restais le plus jeune, j'avais à présent moi aussi des pouvoirs pour les aider !

La danse qu'exécute ton cousin t'amuse, encore plus ce qu'il te répond. « Dis plutôt que tu auras besoin de moi, pour t'aider à passer les portes, tellement ton ego sera gros ! » Tu apprécies cette complicité que vous avez. Tu aimerais que ce soit de même pour tous les autres membres de votre famille, mais hélas, ce n'est pas le cas. Il a beau ne pas être du même sang que toi, ça n'empêche pas que tu le considères comme en faisant partie. Ce genre de détails t'importe peu. Ceux qui pensent autrement te semblent fermé d'esprit. Tout l'amour et la tendresse que tu lui portes se ressentent quand tu le sers contre toi. De ce que tu en penses, ça a été loin d'être facile pour vous durant ces dernières années, encore plus pour lui qui n'avait aucun don à cette époque. Tu n'as pas de mal à l'avouer, même si tu peux prendre des pincettes, ne voulant pas vexer, tu t'es inquiétée particulièrement pour lui. Pourtant, il savait déjà se débrouiller. Cependant, il était le plus vulnérable. Ce fut un soulagement que tu as ressenti quand tu as découvert sa nature magique. Un poids en moins sur tes épaules ! Aînée de la nouvelle génération, tu t'es retrouvée tôt, trop jeune, à endosser le rôle de matriarche du clan. Ce fut dur, éprouvant, tu as serré les dents et tenue bon aussi longtemps que tu le pouvais. C'était ton rôle, ton devoir. T'effaçant pour que les autres puissent tenter de continuer à vivre leur vie. Au point de ne plus en pouvoir ... Quand tu y penses, tu te demandes si tu serais aujourd'hui encore, capable de le faire ? Ça t'a tellement amoché ...

« Ca va, merci. » C'est la vérité, malgré tous les coups que la vie t'a donnés, tu te sens bien. Tu as su te relever, comme à chaque fois que tu t'es retrouvée à terre. Et comment ? Grâce à tes proches, qu'ils soient de ta famille comme tes amis. Et aussi, bien sûr, par toi-même. Tu es loin d'avoir une volonté de fer, tu as flanché à plusieurs reprises, ton histoire le prouve. Mais tu as su trouver suffisamment de force en toi pour continuer à te battre, ne pas baisser les bras et avancer. Aujourd'hui encore, tu vis des épreuves, qu'elles soient dans ta vie privée comme professionnelle. Tu es plus forte et tu arrives à présent à te reposer beaucoup plus sur les autres. Ce qui n'a pas toujours été le cas. Surtout durant la période après le décès de vos parents. Une catastrophe à tous les niveaux. Tu en as gagné de l'expérience. C'est comme ça que tu vois les choses, chaque jour qui passe, chaque défi, te permet de progresser, de devenir meilleure. Alors que tu as répondu à Lucas, tu t'es séparée de lui, te plaçant à côté du jeune homme, tu as passé l'un de tes bras autour de ses épaules, sourire aux lèvres « Tu as raison de l'être ! Tu as éclipsé tous les autres ! » bon ok, ce point de vue n'est clairement pas objectif ! « Tu sais s'il y avait des gens importants ?" Tu l'espères, si ça peut lui permettre de voir sa carrière décoller, ce serait super. De toute façon, pour toi, ses collègues ne lui arrivent pas à la cheville.

« Bon ! une idée de resto ? » lui demande-tu alors que vous vous éloignez de la salle de représentation. Étant à Downtown, maintes possibilités s'offrent à vous. Rien ne presse, pour ta part, tu n'as pas faim. Mais peut-être n'est-ce pas la même chose pour le sorcier ? Sa performance lui a sans doute creusé l'appétit, si tu étais à sa place ce serait le cas. Tu sais travailler le ventre vide, les sauveteurs n'ont pas toujours la possibilité de prendre un bon repas. Les appels à l'aide sont prioritaires. Nombre fois tu as senti la douce et alléchante odeur de la nourriture avant qu'elle ne t'échappe, devant aller accomplir ton devoir. Faire abstraction, c'est l'une de tes plus grandes forces. Ce qui rend encore plus agréable lorsqu'il est question de profiter du moment présent, comme ce soir.

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