Une rencontre autour d'un thé [Victoria]

Un, deux, trois, quatre, cinq, les chiffres s’égrènent dans ta tête. Totalement concentrée sur tes gestes, simples, efficaces, tu écoutes d'une oreille ce qui se dit autour de toi, aux aguets. Tes bras se soulèvent brusquement, s'écartant du torse, évitant d'être prise par le choc électrique qui lui est insufflé. Tu poses deux doigts sur son cou, un sentiment de soulagement t’envahit alors que tu annonces « On a un pouls. » Une vie de plus de sauvée. Histoire de bien finir ta garde. Qu'est-ce que ça fait plaisir quand ça se passe comme ça ! On t'ordonne d'aller chercher la planche de transport, sans un mot tu t'exécutes, dévale les escaliers en direction de l'ambulance. Alors que tu ouvres la porte du véhicule, tu sens ton portable vibrer dans ta poche. Pas le temps de voir de quoi il en retourne. Tu te munis du matériel demandait et file vers ton équipe. Trois étages à monter, tu les grimpes sans essoufflement, ce ne sera pas aussi facile dans quelques minutes, lorsqu'il sera question de descendre la personne que vous venez de réanimer. Mais tu ne t'en fais pas, avec une bonne coordination et de la patience, ça vous prendra peu de temps pour qu'elle arrive à destination et que vous puissiez l'emmener à l'hôpital. Les mouvements sont précis, répétés tant de fois qu'ils en deviennent automatiques. Tu as le cœur serré quand tu quittes l'appartement, du peu que tu sais, il semblerait que cette femme n'a pas de famille proche. Tu espères le contraire, tu espères te tromper, que l'hosto saura en retrouver et qu'ils viendront veiller sur elle. Quarante ans allant vers la cinquantaine, elle ne peut être seule ... cette idée te semble trop triste pour vouloir réellement l'envisager.

Claquement de portières et vous voilà en route vers l'établissement médical. Ting ting. Ton téléphone te signale avec plus d'insistance que tu n'as pas lu tes notifications. Maintenant que tu es au calme, tu peux te permettre de regarder de quoi il en retourne. « Et merde ... »  l'injure que tu viens de prononcer attire l'attention de l'autre secouriste dans l'habitacle « C'est rien, c'est juste que j'ai un truc de prévu et Lucas me le rappelle. Je lui avais pourtant dit de ne pas l'organiser après ma garde. » Tu remarques immédiatement l'air qui vient de s'afficher sur ton collègue. « Je t'arrête tout de suite, ce n'est pas ce que tu penses ! Y a rien et il ne va rien se passer ! Et tu sais pourquoi ? » bien sûr qu'il sait, vu que tu le répètes à chaque fois que quelqu'un se fait des idées et pense que tu vas avoir un rencard. Beaucoup trop de personnes qui veulent te caser ... t'es pourtant très bien comme ça, célibataire, toute seule et pas prête à ce que ça change ! Aucun des membres de la caserne ne connaît la raison, tu ne leur as rien raconté de cette partie de ton passé. Et quand tu parles de ta vie, tu adaptes, parce que tu ne peux pas leur dire toute la vérité. Ça te fait un peu chier, surtout avec certains ... Mais c'est comme ça et tu t'y es faite ! Avant tout, protéger la magie. Et de toute façon, ils n'ont pas besoin de savoir. Ils n'ont pas d'être au courant de tout ce que tu as vécu. Y croiraient-ils seulement ? Tu as vécu tant de péripéties qu'on pourrait écrire sans problème un roman.

Huit heures dix. Dix minutes que tu as finies de bosser, pourtant tu viens tout juste de te changer. Fin de garde officielle. C'est souvent comme ça. On ne choisit pas. On ne refuse pas quand on est appelé si près de la fin de sa "journée". Car chez les pompiers, comme dans d'autres métiers, vos jours durent vingt-quatre heures. C'est dur, surtout au début, mais on s'y fait. Heureusement, quand la nuit est calme, vous pouvez vous reposer. Mais toi, tu n'aimes pas dormir quand tu bosses. Toujours sur le qui-vive, toujours à l'affût, ce serait une trop belle opportunité que tu offrirais à tes ennemis. Tu te dis que si tu étais à leur place, tu n'hésiterais pas à tenter ta chance. À essayer de te tuer. Alors tu somnoles, parfois, tu fais des micros-siestes. Néanmoins, ça t'est désagréable. Tu préfères une bonne nuit – ou journée – réparatrice, au calme, chez toi, au manoir. Au moins là-bas, tu es en sécurité. Là-bas, tu peux y déployer ta bulle protectrice pour dormir sereinement. Ici, c'est impossible. Tu salues tes camarades qui prennent la relève, leur souhaite bon courage. Puis tu fais signe à un homme d'un âge plus avancé que le tien, il a plus d'expérience que toi, lui aussi vient de finir « Eh ! T’habite bien à North Beach ? Tu m'y emmènes s'il te plaît ? » Yeux doux, sourire aux lèvres, technique infaillible. De toute façon, ce type t'aime bien. En fait, tout le monde t'apprécie ici. C'est agréable de bosser dans un endroit sain. Loin de présences maléfiques qui font ton quotidien depuis que tu es née.

Alors que tu t'installes à côté de lui, tu lui demandes « Tu crois que tu peux arriver pour avant trente ? S'il te plaît. »  tout en lui montrant l'adresse à laquelle tu dois te rendre « J'ai un rendez-vous super important et je ne veux pas être à laboure. » Tu es presque surprise quand il fait référence à ta conduite du camion. Tu t'attendais plus à encore une allusion à tes relations amoureuses. Un petit rire s'échappe de ta gorge. « Sérieux ? Je conduis très bien. Jusqu'à présent, je n'ai eu aucune remarque du capitaine. Et j'te signale, que lorsque c'est moi qui conduis, on est toujours les premiers arrivés ! » C'est quelque chose qui a changé chez toi. Elle est loin l'époque où tu étais cramponnée au volant de la voiture d'un de tes parents, angoissée par ton environnement, tu roulais lentement, prudemment. Maintenant, tu es une femme assurée, qui n'a pas froid aux yeux et qui manie sans problème les engins à ton travail. Enfin, sans problème ... Tes manœuvres sont brusques, mais précis, toujours pied au plancher. Il faut être le plus rapide dans ce milieu. Ton côté âpre ressurgit quand tu conduis, agacée par les automobilistes qui gênent ton passage, par la lenteur, obsédée d'arriver le plus vite. Crispée, tu ronges ton frein alors que tu vois les minutes qui défilent. Tu détestes être en retard, encore plus alors qu'il est question d'une première rencontre. Ça va donner une mauvaise impression. Et même si tu t'en fous de ce que pensent les autres de toi – depuis toute petites, beaucoup ont eu des préjugés sur toi à cause de ton pouvoir -, cette entrevue est importante. Lucas t'a mis en contact avec cet inconnu et même si tu te doutes que ton cousin a parlé en bien de toi, tu n'apprécies pas l'idée d'arrivée potentiellement après l'heure prévue. Plutôt sûrement vu que l'horaire fixé approche à grands pas. Tu vas devoir t'expliquer et bien que tu n’as aucune honte de ton travail, tu n'aimes pas devoir le faire. Modeste, quand tu en parles, tu as l'impression de t'en vanter, chose qui te met mal à l'aise. Il te semble si naturel de venir en aide à ceux qui en ont besoin ...

Tu bondis de ton siège tout en remerciant ton ami, claque la porte et fonce. Tu cours, esquive un quidam à vélo, parcours à toute vitesse les mètres qui te séparent de l'adresse donnée. Il est pile huit heures trente quand tu arrives à destination. Un café. Lieu choisi pour le rendez-vous. Gagné ! Ça commence bien ! Un sourire fleurit sur tes lèvres pendant que ton regard parcourt la pièce. Peu de gens. Un homme assit au comptoir attire ton attention. Il t'a remarqué, alors que les autres n'ont pas levé le nez de leurs occupations. La première phrase qu'il prononce, bienveillante, te fait tout de même ressentir un sale effet d'un retour à l'école, de quand tu étais convoquée à cause d'une bêtise que tu avais commise, ou parce qu'on allait te demander quelque chose. Tu n'en montres rien, l'impression étant balayée en un instant. « Bonjour, ravie de vous rencontrer ! J'espère que vous n'avez pas trop attendu. Comment allez-vous ? Ça vous dit que l'on s'installe à une table ? » Ce sera plus agréable qu'assis côte à côte au comptoir.

Ouhla ! Celle-là tu ne t'y attendais pas ! Lucas t'a un peu parlé de l'homme qui est en face de toi, mais tu es surprise par ses propos. Ce qui enclenche chez toi un rire. Pas moqueur, loin de là ! plutôt amusé par la situation. Il y a forcément méprise, ça ne peut en être autrement. Ton hilarité est brève, tu reprends rapidement le contrôle. « Excusez-moi, loin de moi de vouloir vous offenser. » tu espères que ces simples mots sauront l'apaiser s'il a mal pris ta réaction « Enchantée de vous rencontrer Chiron, comme vous devez le savoir déjà, je m'appelle Victoria. Encore une fois, je m'excuse de ma réaction … Je pense que nous avons là un malentendu dû à un manque d'information mutuelles. » Cela ne t'as pas étonné qu'il sache pour ta nature, c'est de l'ordre de la généralité, tout le monde ou presque dans la sphère magique connaît ton statut. Heureusement, personne ne l'a entendu. En tout cas, n'ayant pas de pouvoirs. Car si tu as choisi cet endroit, ce n'est pas pour rien. Tu connais le patron et bien des êtres magiques côtoient ce café. Tu considères donc ne pas être plus en danger qu'à l'habitude. Cependant, tu prends toujours en compte le fait qu'un inconnu peut être un éventuel ennemi. Néanmoins, tu te méfies moins lorsque l'aura de l'individu est dorée, signifiant sa bonté, ou en tout cas, qu'il fait partie de ton camp. En ce qui concerne celles qui sont noires, tu es tout de suite sur tes gardes. Au moins, ça te permet de faire un rapide tri dans tes fréquentations et de faire en sorte d'avoir des relations plus saines.

Est-il à ce point nouveau dans votre monde, votre époque ? Il semblerait, car il ne te connaît pas, même pas de nom. Car si c'était le cas, pourquoi agir comme si tu étais une novice en la matière ? Pas que tu sois du genre à avoir un ego, loin de là, même si tout le monde en a un. Cependant, tu sais qui tu es, ce que tu as traversé, ce dont tu es capable. Et cet homme, en face de toi, semble ne pas le savoir, ou le minimiser. Quel quiproquo auquel vous faites face ! Il sera rapidement dissipé. Autre point qui t'y fait penser, c'est qu'il parle en public de ta condition et donc, de la vôtre. « Je vous propose que nous échangions ce que nous savons sur l'autre, histoire de prendre connaissance mutuellement, de ce que nous savons. Qu'en pensez-vous ? » tu remercies le serveur qui vient de t'apporter ta tasse. Tu portes la boisson à tes lèvres, en buvant une courte gorgée, avant de la poser sur la soucoupe et d'y joindre tes doigts, comme un signe d'apaisement « Et si vous commenciez, en racontant ce que vous a dit Lucas, cela vous convient-il ? » Tu aimerais lui parler de ton amour du savoir, histoire de totalement dissiper la confusion. Mais chaque chose en son temps. Et s'il s'est fait une mauvaise image de toi à cause de ton amusement, tu te dis qu'en apprenant à te connaître, ça pourra changer.

Tu écoutes avec attention ce que te dit ton interlocuteur. Ne montrant aucune émotion, contrairement à l'instant d'avant où tu ne pouvais t'empêcher de rire. Tu te doutais que Lucas avait parlé de toi, mais pas en ce qui concerne ta destruction moléculaire. C'est, pour toi, quelque chose d'assez personnel, tout comme tes autres pouvoirs. Pas un sujet dont tu parles souvent. Tu ressens un manque en toi, que tu as peu exprimé et seulement auprès de certaines personnes, comme tes parents, celui de ne pas savoir guérir. Une blessure ancienne que tu gardes au fond de toi et qui peine à cicatriser malgré les années. Ne pas avoir pu sauver la personne qui faisait battre ton cœur t'as profondément marqué. Chamboulant ta vie, te semblant, à ce moment-là, être insurmontable. On ne devrait jamais avoir à perdre un être si cher à son cœur, encore moins si jeune. Le temps viendra où tu pourras le faire. Tu le sais, par le passé, tu as eu l'occasion d'en parler avec ton père. Ta tante Paige l'a bien démontrée, cette capacité n'est pas facile à acquérir pour certaines personnes, alors que pour d'autres, elle est innée. Jusqu'à présent, sur trois de tes pouvoirs qui se sont manifestés, deux montrent ta parentèle avec ta mère, sorcière. Tôt ou tard, ceux d'être de lumière feront leur apparition. Tu as su t'en accommoder. Par exemple, à défaut de pouvoir t'éclipser, tu sais courir vite et surtout, une bulle protectrice empêche les attaques de t'atteindre. « Tout ce que vous venez de dire est vrai, mais le second point est beaucoup moins dramatique que ce qu'il semble l'être. J'en ai un très bon contrôle. » Tu bois une gorgée avant de continuer « Les occasions sont rares pour qu'elle se manifeste de façons impromptues. » Avec l'âge et l'expérience, tu as appris à avoir une meilleure maîtrise de toi et de tes émotions. Ce n'était clairement pas la même chose à l'adolescence. Période de la vie où le corps et les émotions changent. Tant de bouleversements sont venus marquer ta vie à cette époque. Qui pourrait te reprocher d'avoir évacué ton trop-plein à l'aide de ta magie ? Personne. Chaque épreuve t'aide à te renforcer, à t'améliorer, à progresser. Tu essayes tant bien que mal d'en tirer du positif ou à défaut, des leçons.

Bien que vous soyez dans un lieu dirigeait par un être magique, tu préfères essayer de ne pas évoquer clairement le sujet qui vous réunit. Sait on jamais quelles oreilles peuvent traîner. Des personnes qui ne devraient pas en avoir connaissance, cela pourrait t'attirer des problèmes. Chiron ne semble pas savoir pour l'existence de l'école de magie. Pourquoi Lucas ne lui en a-t-il pas parlé ? Attendait-il ton avis ? Il faudra que tu lui poses la question. Quelles sont donc ces connaissances sur votre monde, votre époque ? Il sait pour tes parents, pour tes tantes. Leurs morts datent d'il y a une dizaine d'années. Déjà. Peut-on réellement dire qu'elles sont des légendes ? Quand il en est sujet, ça te paraît remonter à des temps lointains, pas si proche. Mais elles n'en restent pas moins connues, célèbres. Et toi de même, étant rattachée à elles. La nouvelle génération. Certains des membres de ta famille le supportent mal. Tu le comprends. C'est aussi dur pour toi. Prendre la relève, tu ne t'attendais pas à ce que ça arrive si rapidement. Voilà un lourd fardeau que tu portes sur tes épaules. Tu as fini par t'y habituer. Tu ne pouvais faire autrement.

C'est un juste retour qu'il te demande à ton tour de lui dire ce que tu sais sur lui. Cette partie de l'histoire que l'on t'a enseignée remonte à loin. L'antiquité est un chapitre parmi tant d'autres. Par quoi commencer ? Tu l'as bien écouté. Entendu son désir de former, d'enseigner les jeunes sorciers et autres êtres qui peuplent votre monde. Tu décides de commencer par là, mais surtout, par quelque chose qui te semble important. Car entre vos siècles d'existences, le temps est passé, de l'eau a coulé sous les ponts. Il te paraît évident que par le passé, il était plus simple d'évoquer la magie, mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas. On se cache, par sécurité. Et peut-être aussi pour les autres ? La chasse aux sorcières, une sombre partie de l'Histoire. L'une des fondations de la lignée Halliwell, qui a mené à la naissance de ta mère et de ses sœurs. Cependant, tu regrettes que Melinda Warren, votre aïeule, ait eu à subir le bûcher. Le passé n'est pas changeable, sous peine de bouleverser le présent et donc, l'avenir. « Tout d'abord, » tu te penches légèrement vers lui, sans pour autant que ça ne paraisse suspect, baissant un peu la voix « vous ne devriez pas en parler aussi librement. Le patron est comme nous, toutefois, ça n'empêche pas que nous ne savons pas qui peut nous entendre. Lucas ne semble pas vous en avoir parlé, mais à présent, nous devons nous dissimuler. » dis-tu d'un ton calme. Tu te redresses, finis ta boisson, essuie avec une serviette en papier le chocolat qui s'est déposé au bord de tes lèvres, avant de repositionner tes doigts autour du récipient « Ça m'étonne qu'il ne vous ai pas parlé de notre école, ou plutôt, de celle où j'ai grandi. » Comme l'on pensait que ton cousin était un humain, aucun cours n'a pu lui être administré. Ça n'empêchait pas que tu étais ravie de les lui faire lire, de les expliquer, d'en parler avec lui. Le jeune homme s'impliquait déjà dans votre combat, bien qu'à ce moment-là, il était dénué de magie et a eu l'occasion à maintes reprises d'y aller. « Même si je ne vous connais pas encore, je pense que vous y auriez votre place. » tu poses ça là, lui tendant une perche, que tu penses, il saisira.

Maintenant, il te faut répondre à sa question. Tu te permets un instant de réflexion, réunissant tes souvenirs. Puis tu relèves les yeux, plantant de nouveau ton regard dans le sien. Tu choisis la carte de la sincérité, de l'honnêteté. Tu es quelqu'un de droite dans tes bottes et tu n'hésites pas à dire le fond de ta pensée. « Pour tout vous dire, ce que l'on m'a enseigné sur vous, remonte à longtemps. Je vais juste me contenter, pour le moment, de vous poser deux questions. Comment se fait-il que vous soyez arrivé ici ? » pour ne pas dire l'année, ça pourrait paraître étrange de l'évoquer pour quelqu'un de non averti. Tu espères qu'il a compris. Il n'est pas le seul à être encore vie, les Amazones le sont aussi. Est-dû à une telle méthode que vous vous retrouvez aujourd'hui, face à face ? « Qu'est-ce qui vous a poussé à  venir vivre à San Francisco ? » Une simple envie de voyage, de voir le nouveau monde ? ou est-ce dû à une autre raison ?

Tu espères que votre conversation n'attire pas l'attention. Le semi-équidé ne semble pas encore être à l'aise avec les mœurs d'aujourd'hui. Ou plutôt, comment être naturel en essayant de se cacher. Tu ne lui en tiens pas rigueur, comment pourrait-il en être autrement ? De toute façon, personne n'est à proximité de vous. Tu as choisi une table isolée. À moins qu'une technique ou de la sorcellerie, permette à une oreille curieuse de vous entendre clairement, il n'y a pas de risque. Est-ce normal de chuchoter en public ? Qu'est-ce que la banalité dans un monde aussi exceptionnel que le tien ? L'inquiétude suite aux propos que vient d'énoncer Chiron doit se lire sur ton visage, léger froncement de sourcils, pincement de lèvres, rien de plus. L'appréhension n'est pas pour toi, mais pour ton cousin, est-ce bien sage de côtoyer un être instable et potentiellement violent ? Toi, tu sais te défendre. Tu le faisais avant même de naître. En revanche, lui ? Bien qu'il ait acquis depuis plusieurs années des pouvoirs, saura-t-il réagir assez rapidement, si une personne proche se retournait contre lui ? Les émotions, les sentiments, peuvent embrouiller l'esprit et ralentir les réflexes. Tu as personnellement contribué a aidé Lucas dans la maîtrise de ses dons. Toutefois ça ne fait pas tout. Tu prends tout de même en compte le fait que le jeune homme sait se battre, physiquement. Bien que tu connaisses Chiron par les récits que tu as pu entendre pendant tes études, ça ne veut pas dire que tout est vrai. Entre les légendes et la réalité, il y a une différence. Qui sait ce que l'on pourra raconter sur toi, sur ta génération, quand vous serez décédés ? « L'êtes-vous aussi ? Instable et impétueux ? » tu espères qu'il sera honnête. Tout le monde est capable d'être violent, chacun à différents degrés. Néanmoins, ses précédents propos peuvent prêter à penser qu'il fait partie de ceux sur lequel il faut garder un œil, au cas où il y aurait dérapage.

Tu connais ton arbre généalogique jusqu'à une certaine limite. La lignée des Warren s'étend jusqu'à la fin du dix-septième siècle. Débutant avec Melinda Warren. Tu ne sais pas beaucoup de choses avant son arrivée au monde. Oh ! Bien sûr, tu as entendu parler de ses parents, deux mortels, ainsi que du Coven qui l'a élevé. Mais pas beaucoup plus. Qui sur cette planète connaît son ascendance jusqu'à l'antiquité ? Probablement personnes. Il reste une grande part de mystère dans l'Histoire avec un grand h. Nombre de découvertes sont encore à faire. Tu es sceptique à l'évocation d'un possible lien de parenté entre ce conseiller et toi. Tout ça pour un don que vous avez en commun. Ça te semble maigre comme preuve. Tu n'es pas la seule à avoir recours à l'immobilisation des particules. Plus d'une personne à travers le monde en est capable. Tu ne sais pas si le don est commun, néanmoins il te semble être loin d'être rare, contrairement à l'autre aptitude de manipulation que tu as. Mal vu, jugé, synonyme de malheur, pendant longtemps, on l'assimilait aux causes qui ont mené à la chasse aux sorcières. Après tout, il est capable de désagréger, abîmer, pourrir, c'est qu'il est forcément lié aux mauvaises récoltes, aux maladies. Au moins, aujourd'hui, on sait la vérité. La science a su expliquer ces événements que l'on attribuait à la magie. Il est devenu un atout pour toi. Crainte parmi les tiens, comme en Enfer. Même si tu as répugné à l'utiliser au début, aujourd'hui, tu en as une maîtrise parfaite.

Le monde est vaste, grand et vous êtes nombreux sur cette planète. Il n'empêche qu'il te semble il y avoir peu de chances qu'une telle coïncidence puisse vous relier. Qui sait combien d'individus avaient ton pouvoir ou un dérivé, à l'époque du semi-équidé ? « J'en doute. Comme je doute qu'il fût le seul à le posséder. Nous sommes actuellement, bon nombre à en être capable. Il y a plus de probabilité que je descende de Gengis Khan que de cet homme. Mais peut-être ... Qui sait ! » Pour avoir vu un documentaire sur l'Empire Mongol, tu as appris que le conquérant aurait environ seize millions de descendants. À moins que ce conseiller dont Chiron vient de te parler fût aussi prolifique, il y a, en effet, plus de chance, que ton adn soit lié à cet homme qu'à celui-ci. Son nom est connu de par le monde, cependant le Grec sait-il tout ce qui est advenu depuis qu'il a été immobilisé ? L'Histoire ne l'a pas attendu et depuis de l'eau à couler sous les ponts. Plus jeune, tu avais émis l'idée de creuser plus profondément vos origines. Depuis, tu t'es refroidie, assagie. Depuis, tu t'es refroidie, assagie. On ne sait pas dans quelles mains pourraient tomber ton sang, tes gènes. Tu t'abreuves peut-être trop de fiction ? par contre les épreuves qu'a vécues ta famille t'ont prouvé qu'il valait mieux être trop prudent que pas assez ! Si tu devais te mettre aux recherches, ce ne serait donc pas par cette voie, mais par d'autres. Comme tout simplement, chercher des informations à droite à gauche. Ou plus directement, interroger tes ancêtres. C'est que ça a du bon la magie ! Pourtant, elle semble avoir des limites. Comme le fait que tu n'aies toujours pas pu rentrer en contact avec tes parents. Une meurtrissure encore vive malgré les années passés.

Par ailleurs, ta curiosité a été piqué. Tu aimerais faire connaissance avec cet homme qui a su le libérer. Pour toi, c'est toujours intrigant d'apprendre ce genre d'événements. Pas que ton ego te fasse croire que seuls les tiens sont en capacité de lever des sorts et malédictions. Ce qui fait que rencontrer quelqu'un qui en a été capable, est pour toi, toujours intéressant. Quoi que, peut-être est-il ennuyant ? Il y en a des comme ça. D'abord, on pense qu'ils sont intéressants et ils se révèlent que non. Si cet inconnu n'a pas parlé de l'école, c'est que lui aussi n'en a pas connaissance. Beaucoup ne savent pas qu'un tel endroit existe. Ta mère et tes tantes en ont été ignorantes pendant un temps. Tu trouves ça dommage. Tout ce savoir, cette connaissance, cet enseignement possible. Ça pourrait en aider beaucoup. Ceux qui sont seuls, perdus, isolés, ignorés, réprimés. Il y a certes des raisons à tout, un destin propre à chacun. Mais tu es persuadée que celui-ci peut changer en fonction des actes. Une personne n'est pas forcément vouée à devenir mauvaise. Les aléas de la vie peuvent la mener à faire des choix délétères, suivre un chemin néfaste, pourtant, les probabilités qu'elle revienne du bon côté sont grandes, si on la guide. Bien sûr, tu restes réaliste, tout le monde n'est pas sauvable, mais combien le sont et sont laissés sur le bas côté ?

Tu en as vécu des moments joyeux au sein de l'établissement, mais aussi cet événement si tragique qui a ébranlé ton existence. Sa perte. Tu es contente que le centaure soit intéressé à l'idée de rejoindre l'école de magie. Tu ne le connais pas encore, mais il pourrait être un atout pour guider les sorcier.es et autres êtres magiques sur la bonne voie. « Il y a bien des moyens pour y aller, mais nous n'irons pas aujourd'hui. En tout cas pas maintenant. Je vais en parler à qui de droit avant de vous y introduire. Je vous demande juste un peu de patience. Cependant, si vous avez des questions, je peux tenter d'y répondre. Néanmoins. Je ne vous renseignerais aucunement sur comment y entrer, ni même sur les connaissances que l'on peut y trouver, tout du moins, en profondeur. Ce n'est pas contre vous. Mais vous devez sans nul doute savoir, que certains individus malveillants. » pour ne pas dire des démons en public « serez ravis de collecter des informations ... Et nous venons à peine de nous rencontrer. Après tout, tout le monde a des secrets ... » ton regard s'est attardé sur le menu  « Voulez-vous manger quelque chose ? Je compte commander. » tu fais un geste pour le signaler. En sortant de la caserne, tu n'as pas eu le temps de prendre un petit déjeuner, mieux vaut tard que jamais. Surtout que ton estomac commence à te faire sentir qu'il est vide.

De nouveau, tu hoches simplement la tête en guise de réponse. Tu le comprends, bien que tu ne sois pas comme lui. Certains préfèrent la sédentarité alors que d'autres sont nomades. Il était aussi, probablement, plus facile de rester dans un seul lieu de vie pour qu'on le retrouve et lui amène d'autres élèves. Plus de temps pour aller d'un point à un autre. Alors qu'à présent, il faut quelques heures ou une journée pour se rendre à l'autre bout du monde. « Et vous voilà à San Francisco ... ma question est indiscrète, mais d'autres vous ont-ils accompagnés ? » Il est bon de savoir ce genre de détails. Et il serait normal qu'il soit venu avec des congénères. Un tel périple, un tel exode, on peut préférer le faire à plusieurs. À défaut de s'éloigner de sa terre, ne pas se séparer de ses proches. Tu sais à quel point il est dur de vivre loin de ceux que l'on aime. Lors de tes séjours à l'étranger, tu la ressentis plus d'une fois. Heureusement, aujourd'hui, il y a la possibilité de prendre des nouvelles d'un coup de téléphone. Tu comprendrais s'il ne veut pas en parler, désirant les protéger en attendant d'être sûre de son interlocutrice. Après tout, vous venez à peine de vous rencontrer, possiblement que pour ce point, il lui faut plus que les propos rapportés par ton cousin. Cependant, tu te verrais sans doute devoir insister. Tu as besoin de le savoir. C'est une communauté de plus à protéger. Ça ne te dérange pas, ça peut l'être pour d'autres, mais pas pour toi. C'est ton devoir de veiller sur chacun d'entre eux, tout être bénéfique peut venir sans crainte te demander de l'aide.

Tu n'as pas eu l'occasion de dîner. Un sacrifice que tu es prête à faire et qui ne te dérange pas, outre mesure. Même si, en pleine intervention, il t'arrive d'avoir faim, tu sais en faire abstraction. Car le plus important, c'est la tâche que tu es en train d'accomplir. Sauver des vies. Éteindre un feu. Ce n'est pas que ça d'être pompier. Il y a un champ bien plus vaste de possibilité, mais c'est un – très – bref résumé de ton train de vie. Au moins, quand tu es sur une grosse intervention, tu peux faire des pauses, certes courtes, et tu peux te sustenter. Ce qui fait, qu'actuellement, tu as faim. Très faim. Et tu le sais d'avance, ce ne sera pas le seul plat que tu commanderas. Depuis toute petite, tu manges beaucoup. Tu fais partie de ceux qui ont la chance d'avoir un métabolisme qui régule bien et ne fait pas prendre beaucoup de poids. Bon ok, on peut prendre aussi en compte le fait que tu bouges beaucoup. Au point que ta famille s'est demandé si tu n'étais pas hyperactive. Ce qui n'est pas le cas. Tout ça pour en revenir à ton futur petit-déjeuner, que tu espères, arrivera vite. Pas que tu risques l'hypoglycémie, tu as tout de même eu l'occasion de grignoter un peu, durant cette fin de garde. Pas que de quoi revendiquer d'avoir pris un bon repas, mais de quoi tenir le coup. Il y a des jours comme ça, où on enchaîne intervention sur intervention. Tu préfères quand c'est plus calme. Cela veut dire que moins de gens sont en détresses. Une bonne nouvelle. Les pancakes au sirop d'érable et le banana bread te fait de l'œil. Tu envisages déjà de prendre à emporter le second plat. Tu le sais qu'ici, il est bon. Une valeur sûre. Et tu sais que ça fera plaisir à ceux qui pourraient venir au manoir. On n'est jamais à l'abri d'une urgence magique.

Sourire aux lèvres, tu accueilles avec un certain plaisir sa question. « Ma vie m'a poussé à plusieurs reprises à m'éloigner de San Francisco. » volontairement tu ne t'étales pas sur les raisons « J'ai eu l'occasion de voyager dans nombre de pays, dont le vôtre. » tu prends le temps de réfléchir, te remémorer tous ceux dont tu as foulé le sol. Les sourcils un peu froncés, ils se relèvent à peine quelques secondes après la fin de ta phrase « La liste est longue, comme celles de ceux où j'aimerais pouvoir prendre le temps de visiter ... » hélas, ton métier te fait aller dans des lieux où règnent la misère et la maladie, ou la nature montre sa colère. Tu ne prends donc pas le temps d'y faire du tourisme, dans ces moments-là, tu n'y penses même pas. « En ce qui concerne la Grèce, j'aimerais y retourner. Il y a tant de choses à y voir et j'ai dû faire des choix. » le temps file, tel du sable entre les doigts. Il faudrait plus d'une vie pour pouvoir tout visiter, il n'est pas question là, que de la Grèce. Le monde regorge de lieux à découvrir, explorer. Même si tu plaquais tout, tu ne pourrais pas tout voir avant ton décès. « Je suis allée à Athènes, je l'ai préféré à Rome. De ce dont je me souviens, bien que j'aie visité plusieurs villes, telles que Corfou, Héraklion, Patras. J'espère ne pas avoir trop écorché les noms ... j'ai surtout vu des sites archéologiques et profitais des parcs nationaux dont regorge votre pays. J'ai même découvert que vous aviez des volcans ! Je ne crois pas avoir eu l'occasion d'allée à Thessalonique, mais peut-être que ma mémoire me fait défaut ... Ça remonte à longtemps ... » après une seconde pensive, tu te reprends, sourire doux ayant fleuri sur les lèvres « Vous attendiez-vous que le monde ne soit pas totalement exploré ? Bien que vous ayez suivi celui qui a libéré, éprouvez-vous, à présent, l'envie d'aller autre part ? Je veux dire, aller dans d'autres lieux, d'autres régions ? » La situation a changé, il n'est plus le professeur à qui ont amené d'illustres élèves, le monde a évolué, s'est développé et de nouvelles terres ont été découvertes. Bien qu'il enseigne toujours, il semblerait que ça coule dans ses veines. Comme ça l'est pour toi, en sauvant et protégeant des innocents. Même s'ils ne le sont pas tous ... Il serait donc, normal, qu'il éprouve la curiosité d'explorer. Mais passera-t-il le cap ? S'abolira-t-il de son habitude casanière ?

Comme les sorciers et sorciers, nombre d'être magiques se sont répandus à travers le monde. Ne restant ainsi, pas localisé dans un seul point. On retrouve, bien sûr, des communautés bien implantées et connues dans certaines villes. D'autres préfèrent être solitaires. C'est leur choix. Mais de ton expérience, il vaut mieux être entouré.e que seul. On  se protège plus facilement des différentes menaces qui peuvent planer sur soi. Tu en sais quelque chose, depuis que tu es née et même avant, tu as dû te défendre contre les forces du Mal. Mais ton statut est un peu particulier, car tu l'es. Première née des progénitures des sœurs Halliwell, tu avais et as ton importance. Les regards se sont tout de suite braqués à l'annonce de la nouvelle de ton arrivée. Tu as été vu comme un fort potentiel pour chaque camp. À maintes reprises, l'on a essayé de t'en faire changer, mais en vain. Car tu es solidement ancrée dans le Bien. Et ce n'est pas prêt de changer ! Avec le temps, tu es devenue une leader, symbole de ta génération. Tu as dû prendre la relève. Parmi tes responsabilités, tu te dois de tenter de veiller sur chacun. Il est donc bon à savoir si d'autres centaures ont accompagné Chiron. De base, tu sais qu'il y en a, même si tu ne les connais pas particulièrement. « Seriez-vous d'accord, s'il vous plaît, de demander à votre ami, s'il en a connaissance ? J'ai besoin du maximum d'informations que je puisse récolter. » tu notes dans ta tête, d'aller faire des recherches à l'École de Magie, peut-être que tu en apprendras plus. « Pensez-vous que Pholos puisse être en vie ? » il est bon à savoir ce genre de détails. Si celui-ci est encore des vôtres, tu chercheras peut-être à prendre contact avec lui. Tu ne relèves pas le fait que le semi-équidé n'était pas apprécié de ses congénères. Les affinités des uns envers les autres varient, les raisons ne sont pas toujours bonnes. Si un groupe n'apprécie pas un individu, cela ne veut pas dire, forcément, que la personne n'est pas fréquentable.

Tu perçois sans mal son indécision face à la possibilité de parcourir le monde. Pas facile de sortir de sa sédentarité. Pour certain, il est plus agréable de vivre une routine quotidienne, que de laisser la possibilité à l'inattendu de s'inviter. Ça peut même paraître être effrayant. La Terre est vaste, remplie de l'inconnu. Tu ne lui réponds pas immédiatement, touchée par la confidence qu'il vient de te faire. Tu sais quelle souffrance il traverse, même si tu ne l'as pas subi de la même manière. Il y a de cela, des années. La perte d'êtres chers est d'une violence ! Comment ne pas se sentir seul.e face à de tels décès ? Même lorsque l'on est entouré. Car chacun vit son deuil à sa manière. Tu t'imagines sans mal, à quel point ça doit être dur pour lui. Tu devines, alors qu'il n'a pas prononcé les derniers mots, qu'il n'a plus personne. Hormis celui qui l'a libéré. Tu n'as pas besoin de faire d'efforts pour t'imaginer à sa place. Car nombre de fois, tu en as fait des cauchemars. Tous tes proches, morts, amis comme famille. Seule ... Quelle tristesse ! Le temps passe et le manque de tes parents, des autres, se fait toujours sentir. Avec le temps, ça diminue, mais ça reste toujours présent. Tu n'as pas eu l'occasion, après toutes ces années et de multiples tentatives, de rentrer en contact avec eux. Rien que d'y penser, c'est comme remuer le couteau dans la plaie. Tu as laissé tomber, te résignant, sans que ça ne le soit totalement, à ne plus les voir, ne plus leur parler ... L'incompréhension de cet échec, t'a toujours agacé, énervée par moments. Tes  aïeules, tu n'éprouves aucune difficulté à les invoquer, mais eux ...

Suite à leurs pertes, tu as dû faire des sacrifices. Plus que tes cousins et ta sœur/frère encore présent. Pour qu'ils puissent vivre un semblant de vie. Une fois que les Charmeds Ones ne furent plus, vous durent subir un flot incessant d'attaques. Énième traumatisme. Tu as fait passer ton bien-être au second plan, préférant celui des autres, qu'au tien. Résultat : burn-out. Des études que tu n'as pas finies, alors que tu étais proche d'avoir ton diplôme. Le pire dans tout ça, tu serais sans aucun doute, capable de recommencer. Alors que tu sais à quel point ce te fut nocif. « Je suis désolée ... » Entre-temps, le serveur revient avec vos commandes. Un faible sourire fleurit, alors que ton regard s'est teinté de cette nostalgie qui revient, à chaque fois qu'il en est sujet. Tu le remercies. Tu n'as plus si faim que ça à présent, psychologiquement, car ton ventre, lui, continue à te faire savoir que tu n'as pas eu l'occasion de te nourrir. « Bon appétit ... » tu souffles, alors que tu commences ton petit-déjeuner. Depuis que Chiron a parlé, seules deux minutes se sont écoulées et déjà, des idées sont venues à ton esprit. Chaque chose en son temps, déjà, proposer une potentielle solution pour tenter d'apaiser, ne serait-ce qu'un peu, son tourment. « Si ça vous tente ... » tu te risques avec ces premiers mots. Tu bois une gorgée avant de reprendre la parole « Nous pourrions tenter de rentrer en contact avec eux . Il y a des procédés qui offrent cette possibilité. Je ne dis pas que ça réussit à chaque fois, mais si vous le désirez, nous pourrions essayer. » Histoire qu'il puisse leur dire au revoir, en bonne et due forme. Tu le sais, tu trouveras sans trop de grandes difficultés, un ou deux Halliwell qui seront prêts à vous prêter maintes fortes, si cela requiert le pouvoir des trois. Et si ce n'est pas le cas, tu sais te montrer persuasive. Ce qui est sûr, c'est que Chiron peut compter sur toi. Tu serais prête à remuer ciel et terre pour apporter ton aide. Pour qui ce que soit.